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Le mulquinier
Roule, roule ma navette
Le long du battant
Obéis à ma sonnette
Va, cours en chantant
Distribue la fine trame
Tout juste à propos
Passant sous le pont de lame
Sans aucun repos,
Chantons à deux une marche,
De vieilles chansons
Les marches et les contre-marches
Nous les connaissons !!!
Nou chanterons bien longtemps dans ce beau métier,
Car c'est après bien des ans qu'on est mulquinier.
Il faut être souple et fort
Tant que patient sans effort
Pou que le métier à main
Tisse le joli lin fin
Que la batiste illustra
Qui est et toujours sera,
La toile sans pareille pour sa solidité,
Son blanc pur, sa fraîcheur, son uniformité.
Sera-t-elle le voile des soeurs de charité,
Ou la bande qui panse de soldat amputé ?...
La robe nuptiale de la mariée ?...
Elle est tout aussi pure que cette épousée !!!
Elle est de maison ; elle est de famille
Et se transmet très bien de la mère à la fille
Compagne de la vie, fidèle camarade
Ne nous quittant jamais, en connaît chaque stade,
Il n'est plus grande joie, sinon plus pur délice
Pour grand-mère attendant un heureux dénouement,
Que choisir et tailler la première chemise
Dans ce qu'elle a de plus de fin pour son petit enfant.
Oh ! comme il est ce lin
Retenu par la quenouille
Où la fileuse par brin
Le tord, l'unit, le mouille
Des effluves de son âme
Cueillies sur le bout des lèvres
Pour faire cette trame
Le joli tissu des rêves !!!
La belle toile mystique
Qui permit à Véronique
De faire connaître à chaque homme
Les traits purs de Dieu fait homme.
Ambroise Herbin
Auparavant, il y avait de nombreux métiers à tisser dans le Nord et ce poème écrit par un historien local leur rend hommage.
Tags : metier, bien, fin, marche, sans
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Commentaires
Bonjour,
J'ai vu ça marche.
Faute inqualifiable qui me dérange profondément.
Comme on ne peut rien y faire, je fais avec !
Si tu es maman, que cette journée ne soit que bonheur.
Bonne fêtes à toutes les mamans.
Je t'embrasse.
Pendant plus de cinq ans, j’ai tissé…
J’ai toujours ce métier à tisser à quatre lames.
Il est démonté depuis des années en prévision d’un temps, pour m’y remettre, retrouvé.
J’aime ce texte, il me rappelle ces milliers d’heures en compagnie de la laine et du coton.
@mitié de Metz, Marc.
En passant, pour te souhaiter une bonne fin d'après-midi.
J'ai encore essayé avec une nouvelle adresse, je n'ai pas de chance pour le moment.
Je recommencerai plus tard...
Bisous.
Un joli poème pour un métier dont on ne parle plus.
Le mulquinier fabriquait de belles étoffes de lin.
Le lin d'aujourd'hui, n'a plus rien à voir avec celui d'antan !
Que ta soirée soit belle.
Bisous
Je me disais en te lisant que ce poème semblait être comme tressé, filé... et effectivement c'est un bel hommage à cet art presque disparu. amitiés
bisous
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Je suis remontée au début de ton blog. Je suis en train d'écrire un livre sur les ancêtres de ma grand-mère parternelle. Et dans l'arbre généalogique, depuis 1788, j'ai trouvé cette profession que je ne connaissais pas. Il y en avait dans la région de Cambrai, la famille de ma grand-mère est originaire de Graincourt les Havrincourt dans le Pas de Calais, à la limite du Nord. Merci pour ce texte qui décrit bien tout le travail. Bonne soirée.